Le déplacement d’une pierre tombale avec reste d’inscription, soulevée et exposée aux intempéries à l’intérieur d’une chapelle ne possédant plus de toit a motivé une intervention archéologique.
La dalle funéraire a été déplacée de quelques mètres à l’abri d’une chapelle latérale voutée. La fouille nous a réservé quelques surprises.
D’abord l’autre partie de la pierre tombale qui présentait la plus grande partie de l’inscription funéraire n’a pas été retrouvée.
Ensuite c’est la découverte d’une tombe rupestre, trapézoïdale, creusée dans la roche calcaire, d’un type assez passé de mode au XVIIIème et qui pouvait laisser d’emblée supposer la réutilisation d’une sépulture antérieure. En effet, deux sujets se trouvaient à l'intérieur.
L' individu n°1 est certes un peu plus représenté, mais doit-on en faire pour cela le « sujet principal » et celui qui avait, par-delà le temps, et grâce à un texte et une pierre tombale inscrite conservés, initié cette intervention archéologique ? Rien n’est moins sûr.
Le second sujet n°2 est également bien représenté ; ses fémurs, le bassin, la mandibule et le maxillaire montrent des signes d’un décès à un âge très avancé. Les ossements sont robustes, et les textes décrivent cet ermite comme étant « d’une riche taille, bien fait, d’un teint blond… ». Nous savons que l’ermite Louis Deshan est décédé en 1748 avait 82 ans. Tous ces éléments seraient donc en accord avec les restes du sujet 2.
Le sujet 1 porte une datation C14 plus ancienne, de la première moitié du XVIIe. Est-il le premier occupant de cette tombe rupestre ? que l’ermite décédé au milieu du XVIIIe aurait réoccupé ? Il s’agit d’un scénario possible au vu des datations proposées par les analyses C14 (1608/1650 23,2%) Le second scenario envisagé serait celui d’une sépulture mise en place dans une phase antérieure à la chapelle édifiée en 1630. En effet, les analyses C14 proposent une première datation 1493/1603 à 72,2 %. Cette datation correspondrait à une chapelle antérieure mise en évidence par l’analyse architecturale.
Toutefois en l’absence de fouilles archéologiques il est à ce jour difficile de trancher pour l’un ou l’autre scenario.
Noël Houlès, Jean-Paul Cros, Céline Gomez-Pardies
Réalisée à la fin de l’année 2023 et au début de l’année 2024 sur prescription des services de l’État (Drac Occitanie) dans le cadre d’un projet d’aménagement par GGL, la fouille de Boutonnet - Zac Multisites à Montagnac a révélé des témoins inédits et exceptionnellement bien conservés de la fin du Néolithique ainsi que des vestiges funéraires du début des âges des métaux.
Pour en savoir plus :
https://www.inrap.fr/habitat-et-pratiques-funeraires-de-la-fin-de-la-prehistoire-montagnac-herault-18058
La société Mosaïques Archéologie, basée à Cournonterral est intervenue dans le cadre préventif en amont des travaux d’aménagement.
L’équipe était composée d’un responsable d’opération, Christophe Vaschalde, et d’une responsable d’opération adjointe, Mélanie Errera, ainsi que 10 archéologues. Le service archéologique de la Communauté d’Agglomération leur prête main forte.
Ils ont découvert :
- Une carrière d’exploitation du basalte : la coulée basaltique du Mont Saint Loup constitue le sol naturel de la ville d’Agde. Sur la Promenade, aux abords de la cité, elle a été exploitée. Les archéologues ont pu observer des traces d’outils qui témoignent de l’extraction de blocs.
- Deux voies de circulation : deux voies de circulations ont été découvertes. Une en bas de la Promenade et une en haut. Elles ont une direction différente. Elles ont été aménagées puis entretenues sur une longue période. En regardant de plus près, on peut observer les ornières qui sont la marque du passage des roues de charrettes.
- Ces vestiges sont, en l’état actuel des recherches, datés des périodes médiévales et modernes. La datation sera affinée grâce à la fouille des vestiges et à l’étude du mobilier archéologique (céramique, verre, métal…)
- Une capsule temporelle : lors du décapage une capsule temporelle a été découverte. Sous l’ancien piédestal de la statue de Claude Terrisse (1598-1673), corsaire agathois. Cette capsule en plomb datée de 1873 a été déposée lors du 200e anniversaire de sa mort. Une tomographie est en cours. Cette technique va permettre de visualiser l’intérieur de la capsule sans l’ouvrir. Affaire à suivre….
Au cours de travaux effectués entre la rue Brescou, l’avenue du Général de Gaulle et la rue Jean-Jacques Rousseau, à l’est de la cité d’Agde, l’entreprise JM démolition a mis au jour une structure souterraine. Cette dernière a été percée dans sa partie sommitale donnant un accès visuel à l’édifice.
- Le sondage laissant apparaître la structure mesure 1,53 m x 1,80 m. Il a permis d’observer à environ 1 m en dessous du niveau du sol une structure composée de deux arcs en plein cintre parallèles d’axe est/ouest situés à 1 m de distance l’un de l’autre.
- Les arcs semblent reposer sur un aménagement en basalte. Ils sont constitués de 16 moellons de basalte de 30cm x 30cm répartis de part et d’autre d’une clé de voûte qui mesure 48 cm de large et 39 cm de haut. Les blocs sont liés au mortier de chaux. Il a été difficile de mesurer l’ouverture des arcs, mais nous pouvons estimer à 2,40 m sa largeur. En raison de la remontée de la nappe la hauteur sous voûte n’a pas pu être mesurée. Et sa structure intérieure difficile à observer.
- La partie supérieure de l’arc est surmontée de moellons de basalte de 10 cm environ liés à la chaux. Ces moellons suivent le mouvement de l’arc.
- La partie centrale entre les deux arcs se compose de grosses dalles plates de basalte de 1m x 30 cm d’épaisseur. Leur largeur n’a pas pu être appréhendée car elles étaient entièrement recouvertes par les remblais. Seule la section a pu être observée. Elles sont aussi surmontées de fragments de basalte de 20 cm environ. Ces dalles créent un accès à l’édifice. L’ouverture de 1,61 m entre les dalles plates donne un accès visuel à l’intérieur de la structure qui est remplie d’eau. Cette eau est une remontée de nappe.
- Cet édifice semble remplir une fonction de citerne en effet l’eau présente vient de la nappe phréatique qui permet d’obtenir une eau relativement claire. Sur le cadastre napoléonien elle se trouve dans une cour. Une
- autre structure de ce type a été découverte dans la rue Honoré Muratet en novembre 1976 au cours de travaux. Elle a fait l’objet d’une publication rédigée par Pierre Yves Genty qui l’associe à la citadelle haute édifiée autour des années 1580 et détruite en 1632.La citerne découverte dans le cadre des travaux de l’îlot Brescou semble quant à elle s’appuyer sur un aménagement moins soigné, seuls les arcs et son système de fermeture semblent aménagés. Cependant la similitude de construction de ces derniers avec l’îlot Brescou pourrait permettre de dater cette structure de la fin XVIe siècle/XVIIe siècle