On note des mentions de l’abbaye bénédictine très tôt la légende liée au culte des martyrs mentionne une fondation dès […]
On note des mentions de l’abbaye bénédictine très tôt la légende liée au culte des martyrs mentionne une fondation dès 770. Dans les sources, le monastère de Saint-Thibéry est mentionné par Ardon dans la vie de Saint Benoit d’Aniane rédigée après 821. L’auteur, disciple de Benoit y consigne une lettre à l’attention des moines d’Aniane. il leur demande de fournir à l’Abbé Modaire du monastère de Saint-Thibéry, tout ce dont il pourra avoir besoin. On apprend donc qu’à cette date le monastère est créé et fonctionne.
Benoît d’Aniane ou Witiza, de son nom d’origine, était un aristocrate local, devenu moine bénédictin puis abbé. Il a fondé l’abbaye d’Aniane au VIIIe siècle. Cette dernière fut le fer de lance d’un programme qui devait assurer le triomphe de la règle de Saint-Benoît (L. Schneider).
De l’édifice carolingien de Saint-Thibéry, nous ne possédons actuellement aucun vestige. Cependant, Carol Heitz, dans un article qui étudie les plans des différentes églises développées dans cet élan, fait remarquer qu’elles sont nombreuses à être influencées par le plan de celle d’Aniane. On pourrait supposer alors que le plan du monastère de Saint-Thibéry puisse s’en rapprocher.
Au Xe siècle, dès 961, elle est mentionnée dans le testament de Raymond I comte de Rouergue et marquis de Gothie. Il lègue abbayes et monastères dont Saint-Tibéri. En 990, Guillaume Vicomte de Béziers et d’Agde fait un testament avant d’entreprendre son pèlerinage à Rôme. Il disposa de plusieurs églises ou alleus(terre) en faveur de l’abbaye de Saint-Thibéry (HGL Tome 3). Cette phase ancienne ne se retrouve pas documentée dans l’édifice actuel.
C’est à partir du XIIe siècle que l’on commence à percevoir des traces dans les élévations actuelles, elle a connu une vaste campagne de reconstruction aux XIV-XVe siècles. Les premiers plans que l’on possède de l’ensemble sont datés de 1641. Ils sont antérieurs à la reconstruction mauriste. De la phase médiévale on conserve l’abbatiale gothique, ainsi qu’une aile romane à l’ouest contre laquelle s’appuie une tour clocher au début du XVIe.
Au XVIIe siècle la congrégation des bénédictins de Saint-Maur, soucieux de revenir à une vie monastique régie par la règle, s’installe à Saint-Thibéry. On remarque les premiers aménagements mauristes : galerie ouest du cloître ; salle capitulaire et ancien réfectoire. Au XVIIIe siècle, une seconde vague d’aménagements concerne le cloître, l’aile méridionale, le grand escalier, les modifications de l’intérieur de la tour de l’abbé, la cour d’honneur et les communs de l’enclos. Les bâtiments sont vendus à la Révolution et partagés entre de très nombreux propriétaires.
La communauté d’Agglomération Hérault Méditerranée engage une première campagne de travaux sur cet édifice classé monuments historiques depuis 1923. Dans ce cadre des études archéologiques devraient être réalisées, nous espérons que ces dernières pourront compléter la connaissance de cet imposant enclos ancré au centre du village.