Le site de l'âge du cuivre s'étend sur le versant nord du plateau volcanique de Roque-Haute. Il s'agit d'un espace de plus d'un hectare ceinturé par un fossé.
Site ceinturé de l'âge du cuivre
En 1964, le labour profond d’une parcelle sur le versant nord du plateau volcanique de Roque-Haute, a remonté en surface des concentrations de pierres et du sédiment anthropique de couleur grisâtre à noirâtre, riche en fragments de poteries. Ces vestiges décrivaient approximativement un cercle de 80 m de diamètre, livrant un espace de plus d’un hectare ceinturé par un fossé.
En 1984, un nouveau défonçage de la parcelle a exhumé le même type de vestiges, cette fois, une fouille de sauvetage programmée avec la participation du GRAA a pu être conduite sur 5 campagnes annuelles lors desquelles, le terrassement mécanique a permis de dégager une bonne partie du fossé d’enceinte.
Les recherches à l’intérieur du site ceinturé n’ont pu être entreprises mais on peut supposer, comme cela a été prouvé ailleurs, que s’y trouvaient quelques habitations en matériaux périssables. En effet, d’autre sites présentant un même modèle d’enceinte se trouvent à proximité : Grand-Bosc à Lieuran-les-Béziers, Croix de Fer à Espondeilhan, Pierras de l’Hermitage à Servian, Croix de la demi-lieue à Montblanc ou encore Puech-Haut à Paulhan.
Une coupe transversale a donné la stratigraphie complète du remplissage du fossé et son interprétation a permis de proposer les 3 états successifs de son fonctionnement. Cette stratigraphie est reconstituée et visible au musée Jean Saluste de Portiragnes.
Le rôle exact de ce type de site ceinturé d’un fossé n’est pas clairement défini. On peut certes y voir le système défensif d’un habitat, voire un espace clos pour parquer le bétail, mais il semblerait aussi qu’il puisse s’agir d’un lieu privilégié pour de grands rassemblements.
Deux tessons de gobelets décorés de rangées de pastillages appartiennent à la phase initiale que l’on peut dater du tournant du IVe millénaire avant J.-C. Le site est abandonné durant la première moitié du IIIe millénaire avant J.-C.
La dernière phase d’occupation est marquée par la présence de poteries à décor « campaniforme » de la seconde moitié du IIIe millénaire avant J.-C.
Outre ces diverses poteries, il a été recueilli des haches polies et de nombreuses meules en basalte, mais le petit outillage en silex est assez peu représenté.
Les objets en cuivre étaient connus mais ont été constamment réutilisés ce qui peut expliquer leur absence relative; une "épingle" de 12 cm de long en CU pratiquement pur, est le seul document métallique recueilli.
analyse fil de CU : Cu 99.7 % et Sn 0.25 % traces de Pb, Ag et Ni (Briard, 1996).