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Tour d’horizon d’Archéodyssée : Adissan

Adissan est situé au nord de la Communauté d'Agglomération Hérault Méditerranée. La commune est bordée au sud par la Boyne. Située à une altitude de 68m dans une plaine alluviale, elle est entourée de piochs s'élevant jusqu'à une centaine de mètres.

Lors d'un diagnostic archéologique réalisé en amont de la création d'une maison individuelle et d'un hangar a révélé une occupation de l'âge du Bronze matérialisée par la découverte d'un fossé peu profond dans lequel se trouvait du mobilier céramique et une pendeloque en schiste. (Adeline Barbe - Inrap Méditerranée).

L'essentiel des sites recensés par Stéphane Mauné au cours de prospections s'échelonnent du deuxième âge du fer (IIIe siècle avant J.-C.) à l'antiquité tardive (VIème siècle après J.-C.). Ils sont situés au nord de la commune et concernent l'habitat.

En ce qui concerne les périodes les plus anciennes, nous sommes en présence d'établissements ruraux qui se développent à la protohistoire autour d'agglomérations centrées sur les oppida. Ces sites mis en place durant la conquête romaine correspondent à des fermes indigènes installées dans un rayon de deux kilomètres autour de l'oppidum du Celessou et sont concernés par une dynamique de dispersion de l'habitat constatée au IIème siècle avant J.-C..

Suite à la conquête romaine se met en place un important réseau d'habitats dispersés. Ces implantations de sites durant cette période sont plus linéaires car elles sont structurées par une centuriation. Certains habitats du début du Ier siècle avant J.-C. suivent cette logique d'aménagement et s'implantent contre un axe de circulation.

Durant le Haut-Empire de nouvelles implantations complètent le tissu rural pré-existant. Deux nouveaux habitats viennent compléter l'occupation du bassin versant de la Fontanelle. L’un d’entre eux est d'abord exploité par un vaste établissement rural indigène au IIème siècle avant J.-C., un aménagement s'effectue au Ier siècle avant J.-C. Avec l'installation d'exploitation rurale, la ferme indigène est alors abandonnée.

Dans le courant de la première moitié du Ier siècle. La répartition se fait de manière homogène sur l'ensemble du territoire mais évite les zones difficiles (causse basaltique de Nizas ou garrigue calcaire d'Aumes/ Castelnau de Guers).

Au IIème siècle de nombreux abandons tendent à regrouper la population rurale ou recentre celle-ci vers les établissements les plus importants. Ce phénomène se poursuit au IIIème siècle les sites ruraux implantés sur Adissan sont alors abandonnés. Un renouveau au IVème siècle marque une nouvelle implantation d'habitat. Un établissement modeste, situé au nord-ouest de la commune, se maintient durablement. Dans ce secteur, on remarque un possible abandon de sites au profit d’autres. Cette restructuration peut marquer une reprise en main du territoire agricole ou du moins d'une installation d'un groupe familial exploitant son terroir d'une manière directe. Le site est abandonné au VIème siècle.

Céline Gomez-Pardies - Archéologue CAHM

En savoir plus

Bibliographie :

  • Daniela Ugolini, Christian Olive – Carte archéologique de la Gaule 34/5 – Le Biterrois – Académie des inscriptions et Belles Lettres – Paris – 2013
  • Stéphane Mauné, Les campagnes de la cité de Béziers dans l’Antiquité (partie nord-orientale) (IIes. av. J.-C. – VIe s. ap. J.-C.) – Editions Monique Mergoil – 1998
  • Adeline Barbe – Adissan – Maison et Hangar , 2 route de Fontès – BSR Languedoc-Roussillon 2013