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Tour d’horizon d’Archéodyssée : Montagnac

Montagnac se positionne comme un véritable carrefour entre la Mer Méditerranée et les contreforts des Cévennes. Les sites d'habitat s'organisent principalement selon un axe nord/sud. Ils sont distants de 1 à 2 km du fleuve Hérault.

Aux origines de Montagnac

L'occupation ou du moins la fréquentation de la commune débute au Paléolithique supérieur. De cette époque subsiste la découverte isolée d'un grattoir-burin.  

L’occupation du néolithique final (2800 av. J.-C.) se perçoit au travers de sites mis au jour grâce à l'archéologie préventive. Entre autres sites, nous mentionnerons ici, celui du Boutonnet. Le diagnostic, suivi de la fouille a livré :  un habitat, matérialisé par la présence de murs et de sols ; des fosses et caves de stockage, mais aussi, des sépultures comportant un à six individus.

Cet ensemble alliant des structures liées tant à la vie qu'à la mort, illustre bien la phase de sédentarisation débutée à cette période.

Les périodes postérieures ne sont, à ce jour, pas représentées. Ceci est probablement dû à la proximité d'habitats de hauteur tel que l'oppidum d'Aumes ou encore de Pézenas-Saint Simeon.

Une forte implantation de domaines et une diversité des activités à l'Antiquité

En l'état actuel des recherches, on constate que la période du IIe s. av. J.-C. est peu représentée, seulement trois sites ont pu être mis en évidence. Ces sites d'habitat montrent un développement de l'occupation du sol dans la plaine sans pour autant que les sites de hauteur soient délaissés.

Cette faible occupation de l'arrière-pays, durant cette période, laisse à penser qu'elle se réalise au profit du littoral qui lui, en revanche, connaît un fort développement.

La romanisation se fait bien sentir sur la commune prise entre deux axes de circulation. La voie Domitienne, qui se met en place au IIe siècle avant J.-C., et la voie Cessero/Segodunum, d'axe nord/sud située sur la rive droite du fleuve Hérault. Une forte implantation de villa, avec des domaines de plus ou moins grande importance complètent ce paysage.

Les plus petites seront abandonnées au IIe siècle après J.-C. quant aux plus importantes, elles seront occupées jusqu'à l'antiquité tardive.

C'est le cas par exemple de la villa de Pabiran, qui au Haut Empire couvre une surface d'un ha. Elle a été étudiée essentiellement par le biais de prospections.

L'activité développée par ces villas et domaines est pour partie la viticulture, avec des structures liées à la fabrication du vin. En outre, on trouve des traces d’élevage surtout de bœuf et de mouton, utilisés pour les travaux agricoles ; mais aussi des traces d'activités de pêche à la ligne et au filet au travers de plombs de filet et d'hameçons, ainsi que l'activité de tissage perçue grâce à la mise au jour de pesons.

Sur une trentaine de sites, ce sont 6 sites qui perdurent durant l'Antiquité tardive. Ce phénomène est assez général sur le territoire. Cependant la répartition des sites reste régulière et homogène sur notre secteur. La crise du IIIe peut avoir eu une influence sur ces domaines. Cette crise s'est ressentie tant au niveau politique qu'économique avec une pression fiscale et une crise de production. Au VIe siècle, les sites de l'antiquité tardive dans ce secteur sont abandonnés.

Seul le site de San Peyre (noyau villageois) au nord de la commune sera occupé à partir du haut Moyen-Âge.

Le développement de la ville médiévale

Au Xe siècle, Montagnac est mentionné dans les textes, la ville possédait un château et un seigneur.

Du XIIIe siècle à la Révolution, elle est scindée en deux : la condamine du Roy et la condamine du prieur.

La ville a gardé des rues étroites. D'après les documents des clavaires, elle comportait 2856 habitants environ. Elle appartenait à la province du Languedoc et était liée au comté de Pézenas sans en dépendre directement.

A partir du XIIIe s., elle était entourée de remparts avec 5 portes : la porte Miradona comportant une tour ; la porte Saint-Thomas avec la tour constance qui fut une prison transitoire entre Nîmes et Narbonne ; la porte de l'Aigo ; la porte de l'Om ; la porte Malirat de laquelle partait un escalier avec un chemin de ronde, et une église fortifiée.

C'est aussi au XIIIe siècle que vont se dérouler des foires attirant des marchands de tout le Midi de la France, mais aussi de Perpignan, de Barcelone, des îles Baléares, de Pise, de Gênes. Elles sont très prospères et ont contribué au développement de la ville et de son architecture.

Texte : Céline Gomez-Pardies

Sources : Stéphane Mauné, les campagnes de la cité de Béziers (IIe av. /VIes. ap. J.-C.) ; Marc Lugand-Iouri Bermond, carte archéologique de la Gaule 34/2 ; André Nos, Montagnac, 6000 ans d'histoire

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Bibliographie :