Le volcanisme
Le département de l’Hérault porte les stigmates d’une activité volcanique très ancienne. L’origine du volcanisme du bas-Languedoc est complexe et de nombreuses hypothèses abondent depuis des décennies. Le volcanisme du bas Languedoc a longtemps été rattaché au vaste ensemble volcanique d’Auvergne mais actuellement l’interprétation déconnecte ce phénomène du système du massif central.
Comment ça marche ?
Le volcanisme est l’expression en surface du globe des mécanismes internes au manteau terrestre !
Vue de l’intérieur, le magma se forme par fusion des roches du manteau entre 100 et 70 km de profondeur. A ces profondeurs, l’équilibre entre la pression et la température est à la limite du point de fusion. En augmentant la température, les roches entrent en fusion et donnent un liquide : le magma.
A côté de cela, les mouvements tectoniques des plaques peuvent produire, par étirements de la croûte terrestre, des fossés d’effondrements (rift continental). Ce phénomène diminue l’épaisseur de la croûte et favorise la remontée du magma aux points les plus bas.
Cette phase s’est produite dans la région durant l’Oligocène.
Les volcans héraultais ont un dynamisme éruptif de type effusif. Le magma se fraie un chemin vers la surface, et les projections se produisent selon deux phases :
- la phase phréato-magmatique, correspond à une explosion violente (appelé dégazage). Elle génère un nuage de cendres et la formation de tufs.
- la phase dite « strombolienne » projette de la lave qui s’écoule le long des pentes du cône. Elle génère un plateau basaltique, des bombes et scories volcaniques, et d’autres pierres poreuses comme la pouzzolane.
Fig. 1. Mécanisme éruptif des volcans héraultais (©Bousquet,1991).
Le volcanisme de l’Hérault est ponctuel et composé de petits édifices. La durée des éruptions est estimée, au vu de la petite taille des volcans, à quelques jours seulement. Ces éruptions se sont produites durant le Pléistocène inférieur et moyen. Les plus anciens, datés de 1.5 Ma se trouvent dans le nord du territoire. Les plus récents, datés de 650 000 ans en moyenne se situe à l’extrême sud du territoire.
Les paysages
Les volcans sur notre territoire sont au nombre de cinq : les Baumes d’où émane la coulée
basaltiques de Caux et de Nizas, Montredon à Valros, les Monts Ramus à Saint Thibéry, Roque Haute à Portiragnes, le Mont St Loup à Agde (Fig.2).
Ces volcans ont façonné le paysage par la création de nombreux points hauts. Le sol est constitué de projections volcaniques : scories, lapilli et parfois de bombes volcaniques (Mont St-Loup).
Les pentes ou les coulées permettent l’installation d’une végétation spécifique à la nature de ce sol, en témoigne l’étude réalisée par Yolande Conéjos sur la flore du mont Saint-Loup.
Ces points hauts issus des coulées ou des cônes volcaniques eux-mêmes ont influencé l’implantation de l’homme. Ils ont pu être utilisés pour y établir des postes d’observation, Telle la tour dite des anglais, située sur le Mont Saint Loup (Fig. 3) ; pour exploiter le vent comme énergie tel le moulin aujourd’hui disparu du Mont Ramus ; pour échapper aux caprices de l’Hérault telle l’implantation de la ville d’Agde. Mais ces coulées ont aussi été utilisées pour la matière première qu’elles offraient : le basalte. Ainsi de nombreuses carrières ont créés une érosion artificielle du paysage à certains endroits.
En savoir plus :
Guilhem Beugnon (dir.) – Los Rocaires, Dossier spécial « Volcanisme héraultais ». bulletin de liaison du Centre de ressources Développement durable de Vailhan, n°11, Janvier-Avril 2013.
https://crpe-vailhan.org/ressources/los_rocaires/Los_Rocaires_HS03.pdf